Celui qui est fidèle dans les moindres choses…

« Au commencement, Dieu créa… »

Ces premiers mots de la Genèse ne sont pas qu’une introduction ; ils sont le fondement de toute chose. Ils révèlent l’identité première de notre Père : le Créateur. Nous portons en nous une étincelle de Sa créativité : C’est le premier grand don, Son intention profonde pour nous — une pensée qui me laisse chaque fois sans voix, avec ce « waouh » qui vient du cœur.

Si nous sommes Son image, alors créer n’est pas simplement un talent ou une compétence. C’est un sceau divin en nous. La capacité d’imaginer, de concevoir et de donner forme à l’invisible ne vient pas de nous ; elle est un reflet direct de notre origine. Elle témoigne de l’amour immense du Créateur pour ses enfants !

Ainsi, à l’un l’écriture, à l’autre la peinture, à celui-ci la musique… Quand j’écris, que tu dessines ou qu’un autre compose, nous exprimons quelque chose de Son essence. Notre créativité n’est pas un accident ; elle est pleine d’intention, voulue par le Père Lui-même.

Je crois que toute inspiration véritable jaillit de Lui. Comme un fleuve qui remonte à sa source, nos idées lumineuses, ces intuitions soudaines qui nous dépassent, sont des reflets de Sa pensée créatrice.

En conséquence, la créativité nous invite à la gratitude. Ce n’est pas une formule toute faite, mais une posture de cœur, simple et humble. Je sais que Dieu m’a créé expres ainsi, et je ne peux que me souvenir que je Lui dois tout. C’est dans cette humilité que ma créativité devient une offrande authentique, qui Lui revient et glorifie la Grandeur Absolue de mon Abba Père.

Puisque toute inspiration vient de Lui, par Lui et pour Lui, chaque geste créatif peut devenir un acte d’adoration. Écrire, peindre, inventer, rêver — tout peut devenir une offrande, rendue à Celui qui nous a d’abord tout donné. C’est ce que je reçois dans l’invitation que nous lance Jésus en Jean 4:23-24 : « Mais l’heure vient, c’est maintenant, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité. »

L’art n’a donc pas à être un espace d’expression égocentrique ; il peut devenir un sanctuaire où ce qui importe est de révéler la Gloire de notre Père. 

Pour ce qui me concerne, je vais à ma table d’écriture, non comme une discipline, mais comme on répond à un rendez-vous, avec la conscience d’une fidélité. Comme le dit si bien l’Ecriture : « Celui qui est fidèle dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes » (Luc 16:10). Je ne peux pas laisser en friche le talent qu’Il m’a confié. Même fatiguée, même quand l’inspiration semble absente, je me présente. Je suis là, fidèle, et Lui travaille en moi, « car c’est Lui qui, en vous, met et le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Philippiens 2:13). Et chaque jour, Sa présence rend le processus certain, et non aléatoire. Puisque c’est Lui qui sait et a tout prévu, je n’ai plus à courir nulle part. Je n’ai rien à « faire » à part être qui je suis : une créature faite à l’image du Créateur, équipée par Lui pour aimer la beauté et la refléter.

Et je me dis à chaque moment que je passe dans la fabrique d’écriture : quelle belle journée!

Puissions-nous créer, simplement, avec cette conscience joyeuse : nous participons, à notre mesure, à Sa créativité sans fin. Amen !