Iéshoua’ répond et leur dit : « Prenez garde que nul ne vous égare ! Oui, beaucoup viendront en mon nom et diront : « Moi, le messie »
et ils en égareront beaucoup… » Matthieu 24 :4-5
Ce matin, cette phrase est venue percuter ma conscience : « Le monde d’aujourd’hui, ce n’est plus diviser pour mieux régner, mais designer pour mieux régner. » !
Le design, cette architecture invisible qui façonne nos expériences, formate nos interfaces et orchestre nos récits, n’est jamais neutre. Il désigne ce qui doit être vu, aimé, désiré, mais surtout, il désigne ce qui doit rester caché : les mécanismes de manipulation, les algorithmes qui modèlent nos désirs, les stratégies qui exploitent nos vulnérabilités.
Et si Yeshua, lorsqu’il nous met en garde contre ceux qui « viennent en mon nom », pointait aussi ce péril : la récupération du Sacré par les logiques du design. On ne rejette plus le spirituel — on le met en scène. On ne persécute plus le Christ — on en fait une marque. On ne refuse plus la soif de transcendance — on la marchandise.
Je suis sincèrement saisie par tout ce bruit qui semble remplacer la Présence. Le monde sature nos âmes de récits matraqués, d’actualités en boucle, d’opinions qui divisent, de stories éphémères ; des milliers de contenus nous occupent, divertissent, et en somme submergent chaque jour. Les réseaux sociaux, l’information continue, ce flux ininterrompu d’instants volés — tout cela forme un design sophistiqué, qui fragmente notre attention en anecdotes sans consistance. Regardons de quoi il s’agit, en vérité : Chaque fragment est conçu pour créer l’émotion sans la profondeur, pour donner l’illusion du sens sans la substance, pour produire l’engagement sans la transformation.
Ce design permanent nous maintient dans un état de consommation spirituelle où nous confondons le like avec l’amour, et le follow avec le discipulat. Ce mécanisme n’est pas innocent : il détourne notre attention de l’essentiel, et surtout, de la relation avec Dieu.
Yeshua nous prévenait : certains viendront en son nom, se présenteront comme messagers de lumière, mais leur but sera d’égarer. Remarquez-vous avec moi comment ces « faux christs » ne sont plus seulement des individus ; ce sont des systèmes narratifs entiers, des algorithmes qui formulent sans cesse de nouveaux messianismes — politiques, idéologiques, consuméristes — pour capter notre attention.
Face à cette société du design, je crois que le ministère de la réconciliation devient aussi un ministère de contre-design : designer la transparence là où le monde mise sur la séduction, honorer la faiblesse là où le monde exalte la puissance, cultiver le silence là où le monde amplifie le bruit, et placer Dieu au centre là où le monde place l’humain comme mesure de toute chose.
Oh chers ami.E.s, combien il est doux de se rappeler que le cœur du Père ne matraque pas ; il chuchote. Il ne segmente pas ; il rassemble.
Tentons d’incarner une autre manière d’habiter le monde : ralentir face à l’anecdote, contextualiser plutôt que juger, écouter les silences derrière les cris. Refusons de réduire l’autre à ce que l’on voudrait qu’il soit, pour l’accueillir comme un enfant aimé de Dieu. Choisissons l’amour, vivons dans la bienveillance et osons théocentrer nos vies…Discerner Sa voix, mieux raconter Son amour, partager la bonne nouvelle : un écho du règne de Dieu dans nos cœurs.
Amen.
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