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Je voulais vous parler de la présence de Dieu, non comme un simple concept, mais comme une présence vivante qui, parfois, vient défaire nos sécurités les plus familières. Il retire nos « béquilles », ces appuis sur lesquels nous nous appuyons instinctivement pour traverser l’existence.
Je ne vous cache pas que, la première fois que j’ai expérimenté cela dans ma marche avec Christ, j’ai trouvé cela incompréhensible, et même radical. Une plus grande solitude m’a envahie. « Pourquoi ? » murmurais-je intérieurement. « Pourquoi ne voudrait-Il pas que je trouve auprès de mon entourage le réconfort et les conseils dont j’ai tant besoin, pour faire face aux situations ? »
Evidemment, l’analogie du père qui apprend à son enfant à faire du vélo s’est présentée à mon esprit : il court à nos côtés, sa main ferme assurant l’équilibre précaire, jusqu’à l’instant où, inévitablement, il lâche. Ce geste n’est pas un abandon, mais un acte de foi qui nous révèle l’équilibre et la force qu’Il a Lui-même déposés en nous. Cependant, il m’a fallu du temps pour accepter ce processus, pour embrasser cette pédagogie divine qui nous dépouille pour mieux nous transformer.
Jour après jour, j’ai compris que les béquilles enlevées n’avaient évidemment pas pour but de me faire souffrir, mais de façonner en moi une reliance nouvelle. Sans ces supports, je devais faire l’expérience profonde de Le chercher pour tout, faisant de Lui ma lumière et ma boussole absolues. Comme le dit le Psaume : « Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier. » (Psaume 119:105)
Seulement voilà, les béquilles ne sont pas seulement des personnes, mais multiples dans leurs formes : des projets, des habitudes rassurantes, ce besoin devenu réflexe de tout contrôler, jusqu’au temps.
J’ai résisté, puis j’ai consenti. Je suis arrivée à ce point où je prie : « Garde-moi d’être séparée de Toi ». L’Esprit Saint m’enseigne la patience dans ce processus. Par l’obéissance quotidienne – ces conversations secrètes avec Dieu dans la rue grâce à mes oreillettes, ces moments où je prie et loue en marchant – j’apprends à distinguer les voix qui me guident. J’ai réalisé qu’auparavant, sans en avoir conscience, j’étais au service de maîtres exigeants : la peur, l’inquiétude, la dépendance affective, le regard d’autrui.
Et voici la merveille que j’ai découverte : au fur et à mesure que je m’attachais à Lui seul, Il n’a pas tardé à m’entourer de frères et sœurs en Christ authentiques. Ces compagnons de route, choisis par Sa sagesse, ne sont pas des béquilles humaines que je substituerais à Sa présence. Ils sont au contraire des reflets de Son amour, des canaux de Sa grâce. Leurs encouragements, leurs prières portent mon nom devant le trône de grâce, et leurs paroles s’alignent avec Sa volonté. Ils ne me retiennent pas, mais pointent ensemble vers Lui, notre source commune.
Aujourd’hui, je choisis délibérément la dépendance au seul Être qui peut véritablement pourvoir à tous mes besoins. Le Père céleste, dans sa sagesse infinie, pourvoit à ma protection, ma direction, ma subsistance, ma guérison et mon identité profonde. Et en moi réside l’Esprit Saint de Ieshua, parfaitement aligné avec notre Abba Père, qui me conduit dans toute la vérité et m’apprend à discerner la voix du Bon Berger de celle des étrangers.
Comment finalement me suis-je laissée conduire et aimer ainsi ? Parce qu’Il m’a prouvé que chaque perte ressentie par mon âme était en réalité une libération. C’était l’occasion de déposer mon fardeau, comme l’y invite l’apôtre Pierre : « Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous » (1 Pierre 5:7).
À chaque fois que je choisis de Lui confier un domaine de ma vie, une épreuve, une situation – de jour comme de nuit, dans les tempêtes ou la paix, dans ma salle de bains ou dans la rue, en assemblée ou seule dans la nature – j’expérimente cette relation vivante : mes mots et mes supplications, mes silences et mes prières, tout est entendu !Mes actions de grâce et mon adoration montent…
Bien sûr, j’ai pleuré. Je pleure encore, car la vie terrestre nous confronte à des deuils imprévisibles, des trahisons douloureuses, des rejets qui marquent, des espoirs différés qui pèsent sur l’âme. J’ai ressenti et je ressens encore la douleur de la perte, l’âpreté de l’impuissance, la nudité de la fragilité.
Mais au cœur de ce dépouillement, deux certitudes demeurent : la foi et la confiance. Ce vide apparent prépare mon vrai dessein ; il creuse en moi un espace libre pour accueillir le plan magnifique de Dieu. Chose capitale, sur ce chemin, Il me révèle qui je suis véritablement. Loin des masques et des conditionnements, Il façonne mon identité la plus profonde, celle qu’Il a conçue avant même la fondation de l’univers.
Je « deviens » en Christ depuis ma naissance « d’en haut ». Cette expression biblique – « devenir » plutôt qu’« être » – montre toute sa profondeur : il s’agit d’un processus dynamique, d’une transformation continue, comme celle d’une chenille en papillon. Chaque jour, chaque nuit, je ne suis pas laissée vide mais en constante maturation, avançant au rythme que Dieu Lui-même ordonne.
Voici mon récit du jour. Je témoigne pour tracer un signe, une balise. Pour montrer comment, pas à pas, la présence du Christ grandit en moi, et comment j’apprends à demeurer en Lui, comme le sarment qui, attaché à la vigne, porte du fruit naturellement (Jean 15:5).
Je partage avec l’espérance que ces mots trouveront un écho en une âme en quête. Le voyage vers notre essence véritable passe par ce dépouillement sacré : sans béquilles, nous devenons pleinement nous-mêmes, mus non plus par des attachements terrestres, mais par l’Amour même, dans une relation vivante avec Celui qui nous connaissait et nous aimait bien avant que nous naissions ici-bas.

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