Laissez-moi vous emmener un instant :
Vous marchez dans un champ printanier, l’herbe fraîche sous vos pieds, le soleil caressant votre visage. Tout autour, la vie jaillit – fleurs, bourgeons, chants d’oiseaux. Et soudain, cette pensée vous traverse : « Je suis comme une pierre vivante, posée dans l’édifice invisible de Dieu. »
C’est exactement ce qui m’est arrivé ce matin, à 11 heures, assise dans cette herbe, à me rechausser. Une révélation douce et puissante : je suis une pierre vivante. Et vous aussi.
Une Pierre… Vivante ?
Une pierre, inerte et froide ? Pas dans le cœur de Dieu !
« Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie, précieuse auprès de Dieu. Vous-mêmes,
comme pierres vivantes, laissez-vous bâtir en maison spirituelle » (1 Pierre 2:4-5, Chouraqui).
Nous ne parlons donc pas de ciment ou de murs, mais bien d’une construction d’amour, où chaque pierre respire, espère, et s’emboîte par la grâce.
Connaissez-vous Simon, ce pêcheur impulsif de Galilée ? Un jour, Jésus le regarde et déclare : « Toi, tu es Simon, fils de Yohanan ; tu seras appelé Képhas (mot hébreu traduit par Pierre)» (Jean 1:42). Un nouveau nom pour une nouvelle destinée, celle qui traversa les siècles d’apôtre Pierre, un des 12 apôtres qui a été choisi par le Messie. Jésus poursuit ainsi dans le livre de Matthieu : « Et moi, je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église »* (Matthieu 16:18).
Pourtant, Pierre chutera, reniera… mais sera restauré. Parce qu’une pierre vivante n’est pas parfaite – elle est transformée par l’amour !
Moi, une Pierre Vivante ?
Je l’avoue : ce matin, cette idée m’a semblé trop grande. Suis-je assez solide ?
Puis j’ai vu une pâquerette percer le gazon, fragile et tenace. Et j’ai entendu :
Tu es libre : Car Christ a brisé tes chaînes.
Tu es aimée : Le Père te chérit, juste comme tu es.
Tu es aimante : Son amour en toi rayonne malgré tes doutes.
Quelle est donc cette église dont chaque pierre vivante est un unique élément?
D’abord, ce dont je suis certaine c’est que ce n’est pas un bâtiment ! Ce que j’en comprends c’est que cette cathédrale invisible d’amour est bien plus importante que cela : Dieu a créé un peuple vibrant, où chaque sourire, chaque pardon, chaque main tendue est une pierre posée.
Et Jésus en est la pierre angulaire, c’est lui le rocher qui nous aligne. Sans Lui, tout s’effrite. Avec Lui, même nos failles deviennent des motifs de grâce.
« Vous êtes concitoyens des saints, de la maison de Dieu. Vous avez été bâtis sur le fondement des apôtres et des prophètes,
Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire » (Éphésiens 2:19-20).
Alors, là, dans ce champ, je souris dans ce printemps spirituel. Soyons petites, comme des fleurs de champs, mes chères sœurs, et ne soyons pas confuses car aucun homme, aucune femme sur cette terre ne porte seul le poids, nous sommes des milliards de pierres vivantes, ajustées à Christ, la Pierre Fondamentale.
Profitons du printemps de Dieu, laissons-le fleurir en nous, autour de nous, jusqu’aux extrémités du monde.