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En entendant ce matin une petite fille lire « Laissez les petits enfants venir à moi, et ne les en empêchez pas, car le Royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent » (Marc 10 :14), chaque syllabe a atterri en moi comme un caillou dans une marre, et j’ai vu apparaitre des ronds de questions et des bribes de réponses dans mon eau.

Est-ce qu’on aurait compliqué quelque chose de simple ?

Parfois, j’observe autour de moi des adultes céder à cette étrange tentation : croire qu’il faut mériter l’amour de Dieu. Comme s’il fallait être irréprochable, comme si la foi exigeait une perfection sans fissures. Certains semblent penser qu’il faut une foi monumentale, inébranlable, une spiritualité sans ombres… Mais moi, je choisis de rester simple devant cette révélation.

Et si nous avions compliqué l’essentiel ?

Qui ose encore s’approcher de Dieu les mains vides, n’offrant rien d’autre que son besoin de Lui ?

Un enfant ne calcule pas. Il ne se demande pas si son père l’aimera moins après une bêtise, ni s’il est digne d’être aimé aujourd’hui. Il sait, tout simplement. Il sait que son père l’aime, et cela lui suffit. Nous, nous compliquons les choses. Nous intellectualisons Dieu, nous voulons tout comprendre, tout maîtriser, avant même d’oser nous jeter dans Ses bras. Pourtant, Jésus nous dit seulement : « Venez à moi comme vous êtes. »

En écoutant un autre enfant lire maladroitement un verset, se tromper mais continuer coûte que coûte à aller jusqu’à la fin de sa lecture, je me suis interrogée : Qu’a-t-il, cet enfant, que nous avons oublié en grandissant ?

D’abord, il ne marchande pas l’amour. Il ne se dit pas que son père l’aimera davantage s’il récite bien son verset. Il reçoit cet amour comme une évidence, sans conditions. Ensuite, il n’attend pas d’être présentable pour se réfugier dans les bras qui l’attendent. Enfin, il croit, sans réserve, que son père est plus fort que tout.

Et nous ?

Pouvons-nous juste nous souvenir que nous avons notre « Abba ! » (« Papa ! » en langue du cœur).

Pouvons-nous accepter l’idée folle, et pourtant si simple, que quelqu’un nous attend.

Parce que c’est ça, finalement, le Royaume de Dieu : un amour de Père qui nous attend, les bras ouverts.

 

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