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Certains récits bibliques, sous leur apparente simplicité, opèrent une fracture dans notre compréhension de Dieu. La guérison de l’aveugle-né en est l’exemple parfait. Derrière le miracle se cache une radicalité : une séquence de gestes qui, en rendant la vue à un homme, perce l’aveuglement spirituel du monde pour révéler le cœur miséricordieux du Père.

Au temps de Yeshua, la cécité congénitale n’était pas une simple infirmité, mais une prison spirituelle et sociale. Les esprits étaient imprégnés d’une interprétation rigide de textes comme Exode 20:5, parlant d’un « Dieu jaloux » qui « visite la faute des pères sur les fils », ou de Deutéronome 28:28-29, listant la cécité parmi les châtiments à la désobéissance. Isolés de la révélation de la grâce, ces versets justifiaient l’idée d’une malédiction héréditaire.

L’aveugle-né n’était donc pas un infirme à plaindre, mais un « frappé par Dieu », rejeté aux marges de la société, enfermé dans une double nuit : celle de ses yeux et celle du mépris. C’est dans ce contexte que l’acte de Yeshua prend toute sa radicalité.

Ses disciples, reflétant la croyance de l’époque, l’interrogent : « Rabbi, qui a fauté, lui ou ses père et mère, pour qu’il soit né aveugle ? » Yeshua répond : « Ni lui n’a fauté, ni ses père et mère. Mais c’est pour que les œuvres d’Elohîms soient manifestées en lui » (Jean 9:1-3). Il brise ainsi le lien causal entre souffrance et péché.

Puis survient le geste déroutant : « Il crache à terre et fait de la boue avec sa salive. Il barbouille de boue les yeux de l’aveugle. Il lui dit : « Va, lave-toi au bassin de Siloé » […] Il s’en va donc, se lave et revient, voyant » (Jean 9:6-7). Ce geste est immense : il s’empare précisément de ce symbole de rejet – la salive – pour en faire l’instrument de la guérison. Il la mêle à la poussière, cette même poussière dont fut formé l’homme (Genèse 2:7). Le mépris (le crachat) et la mortalité (la poussière) sont pétris entre les mains d’IHVH-Adonaï pour devenir un baume de libération.

L’aveugle n’est plus rejeté ; il est touché, oint par le Messie avec ce qui, culturellement, était destiné à l’avilir. La malédiction est transformée en bénédiction. Les ténèbres deviennent lumière. Le crachat de mépris se mue en guérison divine. Une guérison intégrale qui, même lorsqu’il est confronté aux Pharisiens qui l’excluent à nouveau et l’accablent, reste intacte : sa perception spirituelle s’éclaire et il proclame alors avec une foi limpide : « Je crois, Adôn ! » (Jean 9:38).

Ce récit révèle le mode d’action de Yeshua : il guérit ce que le monde condamne. Il ne guérit pas avec les symboles du mépris, mais avec l’autorité et la substance de Sa propre personne, pure et sainte. C’est Sa salive, c’est-à-dire Sa vie incorruptible qui est appliquée sur nos blessures.

Oh ! Le Sauveur est venu apporter le sacrifice unique et parfait pour nous tous, et révéler la gloire du Père. Il prend nos « blessures », nos « humiliations », nos « parts maudites » et lorsque nous lui en donnons l’accès par la foi, Il y applique le baume de Sa propre vie.

Quelle délivrance ! Quelle guérison ! Quel Amour !

 

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