
Je fais depuis quelques jours l’expérience d’un séjour dans une maison où nous sommes rassemblés, anonymes, dépouillés de nos titres et de nos masques sociaux, nous venons tels que nous sommes. Ici, ce n’est plus notre statut, notre réussite ou nos possessions qui parlent, mais notre apparence nue, notre caractère à vif, nos fragilités et nos espérances. Pourtant, au milieu de cette humanité fragile, une vérité resplendit : nous avons un Père qui est ordre, qui organise chaque rencontre, orchestre chaque détail selon nos besoins.
Dieu n’est pas un horloger indifférent. Il est un Père bon, attentif, qui veut bénir Ses enfants par toutes sortes de bénédictions (Éphésiens 1:3). Sa provision, Sa direction et Sa protection sont parfaites, même lorsque nous ne discernons pas encore Son plan.
Jésus nous rappelle : « Quel est parmi vous l’homme auquel son fils demandera du pain, et qui lui remettra une pierre ? Ou encore, s’il demande un poisson, lui remettra-t-il un serpent ? Si donc vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ! » (Matthieu 7:9-11)
Si un père terrestre répond avec amour aux demandes de son enfant, à combien plus forte raison notre Père céleste ! La foi, c’est cette certitude que Dieu voit, sait, et répond au-delà de nos attentes.
Comment être une ambassadrice de Christ dans ce contexte ?
Ici, je croise des visages aux croyances variées :
– Des catholiques et musulmans fervents, ancrés dans leurs rituels, sincèrement persuadés que ces pratiques les relient à Dieu.
– Des esprits en quête, attirés par des spiritualités flottantes : cartomancie, chamanisme, occultisme banalisé.
– Et puis, il y a cet être rare : une soif authentique de vérité, une connaissance théologique impressionnante, une intelligence aiguisée des Écritures… et pourtant, je l’intuite, pas encore d’abandon dans l’amour.
Pourquoi, alors que Jésus dit : « Mes brebis entendent ma voix » (Jean 10:27), certains chercheurs sincères ne Le reconnaissent-ils pas encore ?
La réponse se trouve peut-être dans cette différence subtile entre l’information et la révélation. On peut étudier la Bible avec rigueur, analyser les doctrines, comparer les religions, et même sonder les mystères de la vie et de la mort… sans pour autant rencontrer Jésus. Sans Le connaître, non comme une figure historique ou un enseignement philosophique voire théologique, mais comme un Sauveur vivant, présent, qui parle au cœur.
Cela ne remet pas en cause leur sincérité ni leur soif de vérité. Simplement, la connaissance intellectuelle ne suffit pas – il faut aussi l’ouverture du cœur. Comme le dit Jésus : « Si quelqu’un veut faire la volonté de Dieu, il saura si mon enseignement vient de Dieu » (Jean 7:17). L’intelligence éclaire, mais c’est l’Esprit Saint qui révèle.
Je ris (jaune) en réalisant ma tentation : vouloir convaincre au lieu de laisser l’Esprit Saint agir. La révélation ne se fabrique pas, elle se reçoit.
« Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire » (Jean 6:44).
« Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité »
(Jean 16:13).
Que puis-je faire, comment témoigner sans vouloir « aider Dieu »? Aimer, prier, semer. Le reste appartient à Dieu.
Les plans de Dieu sont parfaits. Il écrit une histoire pour chacun de nous, même dans cette maison d’anonymes. Peut-être sommes-nous ici justement pour ces rencontres, ces étincelles divines que Lui seul peut allumer.
Restons confiants. Dans le silence de nos prières, Il œuvre. A travers nos gestes d’amour, Il transforme. Il révèle Son visage quand nous témoignons simplement.
N’essayons pas d’être des orateurs mais des jardiniers patients, semant des graines avec des mains tendres et un cœur ouvert.
Ce n’est pas à nous de convaincre, mais à Lui de toucher. Il touche, Il guérit, Il appelle…
avec une justesse divine ! Il le fera : Parfaitement.
