Quand on me demande « Quelle est ton Église ? » – comme dans le monde, on demande « Que fais-tu dans la vie ? » pour situer quelqu’un – je souris intérieurement. Non par gêne, mais parce que Dieu m’a enseigné à chercher Son souffle bien plus que des adresses. Il me conduit d’ailleurs vers des cœurs qui Le cherchent, bien avant des murs ou des étiquettes.
Poser cette question n’est pas mal en soi. C’est un désir de connexion, comme tendre la main. Mais quand elle trace des frontières, elle risque d’oublier l’essentiel : « Nous qui sommes plusieurs, formons un seul corps en Christ » (Romains 12:5).
L’Église n’est pas une adresse, mais une Présence. Pas une enseigne, mais des vies ajustées à Christ, « la pierre angulaire » (Éphésiens 2:20). Dans sa traduction puissante, André Chouraqui fait résonner cette réalité en 1 Pierre 2:5 : « Vous-mêmes, comme pierres vivantes, édifiez-vous pour une maison spirituelle, une sainte sacrificature. »
Cette année où j’apprends à Le suivre chaque jour un peu plus, j’ai appris à aller là où Sa présence est honorée, voir comment l’E’had ( cette belle unité ) se manifeste plus dans les attitudes que dans les rituels. Parfois c’est dans une église maison, parfois dans une louange silencieuse, parfois dans un service humble. Ce qui compte, c’est de chercher Sa face ensemble, dans cette unité des cœurs qui dépasse les rites. J’ai découvert Son Église partout où deux ou trois s’assemblent en Son nom, comme les Ecritures le promettent.
Alors si vous me demandez « Où es-tu ? », ma réponse pourrait être simple:
Là où Dieu m’appelle à aimer, à écouter. Et Son Église ? C’est ce frère dont les paroles résonnent avec l’Écriture, cette sœur dont les mains bénissent sans compter, ce moment sacré où soudain, sans protocole, nous reconnaissons Celui qui nous a toujours connus.
Quant à ma vraie adresse ? Elle se trouve sûrement dans ce rêve :
« Qu’ils soient un comme Nous sommes un » (Jean 17:21).