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Grâce à une prédication que j’ai écoutée, je me suis souvenue du gallot. Je m’en souviens comme si c’était hier car le gallot était roi dans nos cours d’école, du côté des garçons. Plus gros, plus lourd que les billes ordinaires, il impressionnait. Mais sa vraie beauté n’était pas dans sa taille ou sa solidité : c’était cette petite bille scintillante, prisonnière en son cœur, qui émerveillait. Certains du coup l’appelait « bille mère » ou « bille prisonnière » ou encore « bille à noyau ». Mais quelle que soit son appellation, celui qui en possédait le gardait précieusement, évitant les chocs, de peur qu’il ne se brise. 

Dieu le Père nous a façonnés de Ses mains. Lui seul sait ce qu’Il a déposé au plus profond de notre être. N’en est-il pas ainsi dans nos vies d’adultes ? Comme des enfants cramponnés à leurs billes précieuses, nous protégeons jalousement notre image, nos réussites, notre réputation, finalement comme un gallot extérieur que nous polissons sans cesse pour qu’il brille aux yeux du monde. Nous nous épuisons à paraître, alors que Dieu, dans Sa grâce infinie, Sonde les cœurs et voit au-delà des apparences. Il ne Se contente pas de regarder : Il vient chercher, avec une tendre insistance, le trésor qu’Il a Lui-même caché en nous, cette perle précieuse que même nos zones d’ombre n’ont pu ternir.

Je voulais préciser à ce moment de votre lecture, que ce message me concerne d’abord profondément avant de vous être partagé. Comme vous, j’apprends encore à accepter cette vérité : le brisement n’est pas un accident, mais un passage nécessaire. Jésus lui-même l’a dit : «Oui, oui, je vous le dis : si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit.» (Jean 12:24)

Notre cœur ressemble à ce gallot de notre enfance, beau extérieurement, mais enfermé dans sa coque de verre. Et il faut bien mesurer la situation : le gallot ne s’ouvre pas tout seul. Sa coque de verre est dure, conçue pour résister. De même, notre âme, est enfermée dans différentes couches  et les protections que nous avons construites, cette image soigneusement entretenue… tout cela résiste si naturellement à la transformation. Dieu alors, dans son amour de Père, permet ce qui peut nous faire mal, non par indifférence, mais parce qu’Il voit plus loin que nous.

Soyons clairs : Dieu ne se réjouit pas de nos peines. Comme un père serre son enfant avant une opération nécessaire, son cœur s’émeut à chacune de nos larmes. Mais son amour est trop grand pour nous laisser tels que nous sommes.

Je ne me souviens pas avoir vu un gallot se briser dans mon enfance. Mais aujourd’hui, je reconnais ces craquements dans ma vie : ces moments où Dieu permet que ce à quoi je tiens tant soit remis en question. Oui, cela brûle. Oui, parfois je crie comme David dans ses psaumes: « Jusques à quand » Mais je m’accroche à cette promesse : « En cela même, je suis persuadé que celui qui a commencé en vous l’œuvre bonne l’achèvera… » (Philippiens 1:6).

Quand le marteau frappe, quand la fissure s’agrandit, rappelons-nous : ce n’est pas notre fin, mais la naissance de quelque chose de plus beau. Comme le gallot devait se briser pour libérer son trésor, nous devons parfois être déconstruits pour que « l’homme nouveau, créé selon Dieu dans la justice et la sainteté de la vérité » (Éphésiens 4:24) puisse émerger.

En effet, quand enfin le gallot extérieur a servi son temps, le véritable trésor peut briller : cette vie de Christ en nous qui grandit jour après jour. Lentement mais sûrement, l’amour remplace notre égoïsme, plus de paix, une joie qui prend sa source dans la plénitude de l’Eternité et non dans les circonstances de la vie.

Aussi, laissons-nous façonner.  « Le sacrifice agréable à Dieu, c’est un esprit brisé ; un cœur brisé et humilié, ô Dieu, tu ne le méprises pas. » (Psaume 51:19). Ce n’est pas notre perfection qui touche le cœur de Dieu, mais notre abandon.

On ne va pas se mentir : le chemin est douloureux pour notre âme. Le brisement fait mal, le renoncement déchire, et parfois, l’attente semble insupportable. Mais souvenons-nous que sous les débris du gallot brisé, sous les cendres de notre volonté consumée, brille déjà ce que nous sommes de toute éternité : des fils et des filles de Dieu façonnés à l’image du Christ. 

Et il est si doux de deviner ou de voir comment, jour après jour, à travers nos fissures, comment le potier nous tourne, brise, restaure et où sa mentalité lumineuse vient remplacer la notre.

Souvenons-nous, ce qui nous attend dépasse toute récompense éphémère des hommes : c’est l’éclosion de notre essence divine. Je le crois, nos coques de verre brisées, nous rayonnerons de la gloire scellée avant la fondation du monde (Ephésiens 1:4)…

« Bien-aimés, dès maintenant nous sommes enfants d’Elohîm, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous savons que quand il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons tel qu’il est. »

(1 Jean 3:2). 

 

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