Trois mots ou expressions sont les motifs de ce texte, en réponses à trois questions qui méritent une explicitation : que veut dire Abba Père ? Qu’est ce que la chair versus le corps ? Et quid de la Pensée de l’Eternité ?
Pourquoi prier Dieu en l’appelant « Abba »m’a-t-on demandé récemment ? Simplement parce que Dieu n’est pas un être lointain ou indifférent mais bel et bien un « Papa » dans toute l’expressivité d’amour de ce mot. Il est bien notre Père à tous, le Père Céleste qui nous a créés par amour et qui désire une relation intime avec chacun(e) de nous. Reconnaitre Dieu comme notre Abba c’est pouvoir se présenter à lui, non en nous conformant à un rituel formel, mais dans un espace de cœur à cœur où nous pouvons tout lui dire (sans formules parfaites, juste avec nos propres mots). En somme prier Abba revient être motivée par l’amour et la confiance qui est possible quand on sait qu’Il nous aime inconditionnellement et du coup souhaiter une transformation intérieure, pour nous libérer de ce qui est un fardeau en nous et non pour être davantage aimé(e) ou plaire plus, et éviter sa punition ou obtenir ses faveurs. Oui, évidemment en prière, nous demandons, comme tout enfant demande à son Papa, et nous lui demandons, entre autre chose, de nous remplir davantage de la nature pure, aimante et sainte de Jésus, et de réduire conséquemment en nous l’influence de la « chair ». Mais qu’est-ce que cette « chair » dont nous voulons nous libérer ?
Dans la Bible, la « chair » (en hébreu basar) représente notre vieille nature, marquée par l’égoïsme, les passions et les limites humaines. Ce n’est pas notre corps physique, mais tout ce qui, en nous, résiste à Dieu et à sa volonté. Jésus, lui, est venu nous montrer une nature pure, libérée de cette « chair », une nature pleinement alignée sur la « pensée de l’éternité ». Mais qu’est-ce que cette « pensée de l’éternité » ?
C’est tout simplement vivre en harmonie avec Dieu, dans sa présence et selon ses principes. C’est une vie libérée du poids du passé, des regrets et des péchés, pour entrer dans une relation restaurée avec notre Père céleste. Comme le dit Jésus dans l’Évangile selon Jean (8:32, version Chouraqui) : « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous libérera. » Cette liberté, c’est celle de vivre comme des fils et des filles de Dieu, héritiers de sa grâce.
Jésus est le « premier-né » (Colossiens 1:15), celui qui a été choisi de toute éternité pour nous réconcilier avec le Père. Nous ne sommes pas simplement « adoptés » par Dieu, mais nous portons son ADN spirituel (filiation et non adoption). Comme le dit Paul dans Romains 8:16-17 (version Tresmontant) : « L’Esprit lui-même témoigne à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Enfants, et donc héritiers : héritiers de Dieu, cohéritiers du Christ. » Cela signifie que nous sommes appelés à vivre dans la plénitude de sa grâce, à être transformés pour ressembler toujours plus à Jésus.
La paix et la plénitude dans la grâce, c’est cette assurance que, malgré nos faiblesses, nous sommes aimés et acceptés par Dieu. C’est la paix qui dépasse toute compréhension (Philippiens 4:7), celle qui vient quand nous abandonnons notre vieille nature pour nous laisser guider par l’Esprit de Dieu. C’est aussi la plénitude de savoir que nous sommes aimés, libérés et destinés à vivre éternellement avec notre Père.
En résumé, prier « Abba, Père », c’est reconnaître que nous sommes ses enfants, appelés à lui ressembler. C’est demander plus de Jésus en nous, moins de notre vieille nature, et vivre dans la pensée de l’éternité : une vie de paix, de grâce et de liberté.
Tel Père, telle fille
Tel Père, tel fils
Et, Oui, nous sommes tous ses enfants & notre Abba nous attend, prêt à nous prendre sous ses ailes.