Qu’est ce donc cette Peau d’âme ? Comme Peau d’Âne dans le conte, nous portons des manteaux lourds : ils s’appellent peurs, masques, blessures, habitudes, héritages intergénérationnels… Ces couches étouffent notre véritable identité. Et si la peau d’âme était, au fond, juste le premier vêtement de survie que l’on se coud pour traverser le monde et qui a fini pas nous coller à la peau et nous encombrer !
On croit parfois les avoir abandonnées, ces vieilles peaux. Pourtant, elles pèsent sur nos épaules, et quand on tombe, c’est souvent à cause d’elles. Leur masse nous déséquilibre, leur mémoire nous tire en arrière. On voudrait glisser légère, mais on avance encombrée de tout ce qu’on n’a pas su déposer.
Il est temps de nous rappeler que nous ne sommes pas la somme de ces peaux mais la beauté cachée qui attend son heure pour éclore.
Heureusement, un jour, le Père nous appelle à un dépouillement sacré, une mue spirituelle où, couche après couche, nous découvrons qui nous sommes vraiment, notre propre texture : non pas la somme de ces épluchures qui sont comme collées à notre chair, à nos récits ou à notre passé, mais des femmes en devenir, transformées « de gloire en gloire », comme le promet le verset 18 de 2 Corinthiens 3, un peu comme un papillon sortant de sa chrysalide.
Il est venu le temps de nous délester de ces fardeaux pour retrouver notre essence véritable.
Ce ne sont pas tant les trébuchements qui comptent, mais la manière dont nous nous relevons. La Bible évoque ces « occasions de chute » (Matthieu 18:7), en fait ce sont ces petites compromissions qui, accumulées, nous éloignent de notre vérité. Un « juste cette fois » devenant addiction, un mensonge « pour ne pas blesser » qui nous enferme, la comparaison qui nous vole notre joie… Autant de pièges subtils dont il est plus que temps de se départir pour vivre la vie en devenir qui est la notre.
Il existe une espérance. Comme le dit 2 Corinthiens 3:18, nous sommes appelés à être transformés chaque jour davantage par les révélations du haut. Les figures bibliques nous montrent la voie : Marthe apprenant à privilégier l’essentiel, Caïn averti contre les dangers de la jalousie. Nos fragilités mêmes deviennent le lieu où Dieu agit avec le plus de puissance, selon la promesse de 2 Corinthiens 12:9 : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. »
Ce processus de dépouillement est douloureux mais nécessaire. Comme la chenille doit traverser la chrysalide pour devenir papillon, nous devons consentir à perdre nos vieilles peaux pour renaître. Chaque épreuve, chaque larme versée, prépare cette métamorphose. Dieu ne nous abandonne jamais dans ce cheminement, comme le rappelle Philippiens 1:6 : « Celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre en poursuivra l’accomplissement. »
L’invitation est claire : osons ce dépouillement sacré. Déposons un à un ces manteaux trop lourds pour découvrir la liberté d’être enfin nous-mêmes : non plus définis par nos peaux mortes, mais par l’amour inconditionnel de Celui qui nous appelle « créature merveilleuse » (Psaume 139:14).
Le chemin est exigeant, mais la promesse est certaine : derrière chaque renoncement se cache une renaissance.
Et si tu laissais Dieu défaire délicatement cette peau d’âme trop étroite qui te recouvre ?
(Une version améliorée de ce texte est disponible sur le Godcast de l'Ouvroir des cœurs : liens en bas de page "Suivez-moi sur")