Car nous marchons par la foi, et non par la vue. (2 Corinthiens 5:7)
J’observais une nageuse s’entraîner en piscine. À première vue, ses mouvements semblaient lents, presque paisibles, comme si elle glissait dans l’eau sans effort. Pourtant, sous la surface, chaque geste était précis, chaque muscle engagé, chaque respiration calculée. Ce qui paraissait être du ralenti était en réalité une démonstration de puissance maîtrisée.
C’est ainsi que Dieu travaille en nous.
La nageuse ne devient pas forte en un jour. Son corps s’affine dans la répétition, dans la discipline des longueurs parcourues sans audience, sans applaudissements. Elle apprend à économiser ses mouvements, à fendre l’eau sans résistance, à transformer l’effort en fluidité.
De même, l’Esprit en nous façonne, cisèle, renforce. « Vous les avez vaincus, parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans l’univers.» (1 Jean 4:4). Nous ne voyons pas toujours la transformation, mais elle est là. Nous ne sentons pas toujours la croissance, mais elle advient.
Le jour de la compétition, c’est certain, la nageuse ne pense plus à sa technique : son corps sait. Elle ne luttera plus contre l’eau : elle l’épousera. Elle avancera, portée par des mois, des années d’entraînement invisible.
Notre marche avec Christ est semblable. Nous ne voyons pas toujours le progrès, mais nous avançons. Nous ne mesurons pas chaque victoire, mais elles s’accumulent. « Nous tous, réfléchissant à face découverte la gloire de l’Adôn, nous sommes métamorphosés dans sa même image, de gloire en gloire, comme par l’Adôn, le souffle.» (2 Corinthiens 3:18).
Ce qui compte, ce n’est pas l’agitation en surface, mais la profondeur du mouvement. Le Royaume ne suit pas les règles de ce monde : la grandeur y est humble, la force se cache dans la douceur, la victoire passe par la croix.
Chaque jour, nous nous rendons utilisables : disposés, disponibles, malléables entre Ses mains. Nous ne contrôlons pas le processus, mais nous faisons confiance au Sculpteur.
La nageuse, sous l’eau, ne voit pas toujours la ligne d’arrivée. Elle se fie, j’imagine, à ses repères, à son souffle, à la mémoire de son corps.
Nous, nous marchons par la foi. Nous ne savons pas toujours où Dieu nous mène, mais nous savons qu’Il nous forme. Nous ne comprenons pas toujours Son timing, mais nous croyons en Sa bonté. « Oui, nous avons l’espoir d’être sauvés, mais l’espoir vu n’est plus l’espoir. Oui, qui donc espère ce qu’il voit déjà? » (Romains 8:24).
Un jour viendra, au temps venu, où la nageuse touchera le mur, et le chronomètre révèlera ce que l’œil ne pouvait percevoir : la vitesse était bien là, cachée dans la maîtrise.
Un jour, nous verrons pleinement. Un jour, la foi deviendra vue. En attendant, nous nageons. Nous avançons. Nous nous laissons façonner : ce qui semble lent, caché, presque imperceptible, est en réalité le lieu où Dieu sculpte Sa plus grande œuvre.
Et sous les eaux silencieuses, la puissance agit, je le crois.
« Moi, je suis l’argile, toi, Tu es le potier, nous sommes tous l’ouvrage de Tes mains. » » (Ésaïe 64:7)
(Suite à venir dans quelques jours)