Il arrive un moment où l’on chancelle. Où la vie spirituelle – pour moi autour de la marche, de l’écriture, de la prière et l’intercession – semble s’assécher dans la routine. Où l’on s’ennuie presque de ces gestes fidèles. On a besoin de sortir de la barque, de voir la promesse se concrétiser, de sentir le terrain bouger sous nos pas. Et pourtant… rien ne vient. Les projets que Dieu a mis à cœur ne se réalisent pas. Pas encore. Alors monte, tenace, la ribambelle des « pourquoi » : Pourquoi permet-Il cela ? Pourquoi cette attente qui use ?
Dans ces heures-là, je le dis tout net : je ne crois pas que c’est ma foi qui vacille. C’est plutôt mon âme qui est comme criblée, comme le froment sous le fléau. Et dans ce tamisage, deux réalités émergent, claires et solides : les promesses de Dieu, et l’appel à mettre mes mains à la pâte (faire des pas de foi, surtout, avancer quand même !).
Je crois que Dieu est le seul à pouvoir me faire passer à une autre étape. Alors je prends position : je garde ma confiance en Lui, qu’Il me donne ou non ce que j’ai cru qu’Il voulait pour moi. Car je L’aime. Et je sais, au plus profond, qu’Il veut le meilleur pour moi. Alors, je me tourne vers Lui, encore plus que d’habitude car je sais à présent que c’est dans la chambre secrète où je m’apaise. Parce qu’en vérité que j’écrive ou non, que je marche ou non, que je « fasse » ou non… la source, c’est Lui. Et les Ecritures !
Oh, combien notre trésor est immense ! La Bible est littéralement tissée de promesses. Près de 8810[1], selon certains à 5000 selon d’autres sources. Quel que soit le chiffre exact, ce sont des milliers de déclarations d’amour, de fidélité, de provision. Le message est clair : la provision est surabondante.
Il nous donne le premier mille. Cette promesse gracieuse, imméritée, déposée dans nos mains comme une semence. La paix, la guérison, la provision assurée. « Je te donne ma paix. » « Je pourvoirai. » Ce don est entier, parfait. Il est la base, la destination, le souffle offert sans condition.
Mais il y a le mille supplémentaire. Celui dont parle Jésus en Matthieu 5:41 : « Si quelqu’un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui. » Ce deuxième mille, c’est la distance que nous parcourons, la promesse serrée contre notre cœur. C’est l’espace sacré de notre « oui » qui se met en mouvement. Dieu ne fait pas le chemin à notre place ; Il nous donne la force de le faire, et Il marche avec nous. Mais ce sont nos pieds qui foulent le sol, notre cœur qui persévère, nos mains qui s’activent dans la confiance.
Notre héritage est plus qu’une promesse à mériter : c’est un ADN d’amour à accueillir. Se laisser aimer pour aimer. Se laisser métamorphoser pour incarner cet amour, pour devenir, en Christ, un vivant qui rayonne Sa présence.
C’est peut-être là, dans ce « mille supplémentaire », que se niche la réponse à mon ennui, à mon attente. La Source est Lui, alors les formes pour aller à la source peuvent se renouveler.
Alors, je commence. J’écris la Bible de mes mains. Lentement. Méthodiquement. Non pour accomplir un devoir, mais pour goûter autrement. Pour laisser l’encre tracer sur le papier les promesses, et laisser ces promesses tracer leurs chemins dans mon âme. Chaque lettre formée devient une marche de plus sur ce deuxième mille.
Ce n’est pas une fuite. C’est un ancrage. Dans le silence de l’attente, mes mains s’activent sur la page, et mon cœur s’active dans la confiance. Je reprends les promesses, une à une, et je les fais miennes non plus seulement par l’esprit, mais par le geste. J’avais besoin d’une forme nouvelle d’adoration pour cette saison.
La foi se nourrit. Dans le creux de l’attente, je choisis de tenir ferme. Je ne sais pas quand « la suite » viendra. Mais je sais que je ne marche pas seule. Et parfois, tenir ferme, c’est simplement, patiemment, écrire Sa fidélité, mot après mot, en attendant de la voir se déployer sous mes yeux émerveillés.
[1] « Toutes les Promesses de la Bible » d’Herbert Lockyer.
Un chemin de concentration et de relation
L’écriture manuscrite impose son rythme. Elle ne permet pas de survoler. En formant chaque lettre, je laisse à chaque verset le temps de déposer son poids, sa résonance. Les mots s’incarnent littéralement sous mes yeux, par le mouvement de ma main. L’esprit vagabonde moins, car il est occupé à cette tâche simple et présente : tracer.
Il suffit d’un cahier ordinaire et d’un stylo avec lequel on a plaisir à écrire.
L’essentiel reste la relation, pas la performance. C’est une façon d’être présente, de faire de la place, dans un temps ralenti, aux Écritures.
Cette pratique n’est pas un défi de productivité (je ne suis pas une copiste) mais un espace de présence. L’écriture devient alors une prière du corps, et une prosternation de mon cœur, en tout cas c’est mon intention.
L’important est que ce temps reste un dialogue, authentique. Mon écriture rapide ou lente, assidue ou plus difficile, tremblante ou assurée, mes ratures même, font partie de l’offrande.
Je me contente d’une écriture ordinaire, mais je crois que chacun.e peut trouver le style qui lui convient : par exemple, une écriture cursive (plus lente, plus liée, favorisant la fluidité de la méditation) ou une copie calligraphique (en formant encore plus soigneusement chaque lettre).
Si quelqu’un.e pratiquait déjà cela ou décidait de s’y mettre, sachez que nous pourrions ensemble inventer une manière de l’afficher dans l’ouvroir des cœurs par des photos d’extraits de vos cahiers, par exemple. En bas de page, le formulaire de contact vous permet de vous rapprocher et faire part de vos commentaires et suggestions.
(Ci-dessous un extrait de mon cahier, sublimé par de la couleur, pour vous le partager)
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