Je me souviens du jour où, presque par hasard, je remarquais la présence des arbres dans les Écritures. C’était en lisant l’histoire de Jonas, ce prophète fuyant qui, après avoir été rejeté par la mer, trouva refuge à l’ombre d’un ricin que Dieu fit pousser pour lui en une nuit (Jonas 4:6). Cette plante, qui le protégea puis se flétrit au petit jour, m’a montré comment un simple arbuste pouvait, dans les mains de Dieu, devenir le lieu d’un enseignement si profond sur la grâce et la compassion divine.
Cette histoire a fait germer en moi une curiosité douce. J’ai rouvert la Bible en promeneuse attentive, et j’y ai découvert une forêt habitée d’arbres nombreux, témoins silencieux des alliances, des chutes et des promesses.
Tout a commencé dans le jardin d’Éden, où YHWH Adonaï planta des arbres « désirables à voir et bons à manger » (Genèse 2:9). Au cœur de ce sanctuaire se dressaient deux arbres au symbolisme puissant. Le premier était l’arbre de vie, qui représentait la communion éternelle et la dépendance heureuse entre le Créateur et sa créature. Le second était l’arbre de la connaissance du bien et du mal, qui plaçait l’être humain devant un choix terrible : obéir dans la confiance ou revendiquer une autonomie définitive.
L’Adam fut établi dans ce jardin pour le « cultiver et le garder ». Cependant, la rupture est survenue lorsqu’il a transgressé l’interdit en mangeant du fruit de l’arbre défendu. Cet acte délibéré a entraîné une double conséquence : Par cet acte, il s’est fermé à lui-même le chemin de l’arbre de vie, et la communion avec le Créateur fut brisée (et avec elle, l’accès à la vie telle que Dieu l’avait conçue).
Puis, au fil des pages, j’ai croisé des prophètes qui parlaient des cèdres comme des métaphores des empires ou des cœurs humains. Ézéchiel comparait le Pharaon à un cèdre magnifique, « élevé au-dessus de tous les arbres des champs » (Ézéchiel 31:5), mais qui fut abattu à cause de son orgueil. Et David, dans le Psaume 1, m’a montré l’image du juste, « comme un arbre planté près des eaux », dont les feuilles ne se fanent pas.
Et puis vint Yeshua, qui savait comme personne rendre les réalités spirituelles accessibles à travers le monde concret qui entourait ses auditoires. Pour cela, il avait souvent recours à des paraboles tirées de la nature et de l’agriculture, des images immédiatement compréhensibles pour des pêcheurs et des paysans.
Prenons la graine de moutarde : il la décrivit comme la plus petite de toutes les semences, mais qui, en germant, devient un grand arbre où les oiseaux du ciel peuvent nicher (Matthieu 13:32). Une image frappante pour illustrer la croissance prodigieuse du Royaume de Dieu à partir d’un début apparemment insignifiant.
J’ai un faible pour son enseignement sur le figuier qui est tellement parlant. Dans une parabole, il parle d’un arbre stérile que le vigneron souhaite arracher, mais auquel il accorde un sursis : « Laisse-le encore cette année… peut-être portera-t-il du fruit » (Luc 13:8). Cette histoire traduit la patience de Dieu. À l’inverse, en maudissant un figuier qui n’avait que des feuilles sans fruits (Matthieu 21:19), Yeshua livra une puissante métaphore sur l’hypocrisie religieuse : une apparence de vitalité qui ne produit pas d’actes concrets est vouée au jugement. Il nous apprit ainsi qu’une foi authentique doit nécessairement porter des fruits dans la vie réelle, et que l’apparence de vitalité sans fruit concret n’est qu’illusion.
Les arbres nous enseignent la patience, l’enracinement, la fructification. Ils rappellent que l’humain n’est pas propriétaire de la création, mais un jardinier appelé à respecter et préserver.
Enfin, je me suis émerveillée en découvrant que l’Apocalypse achève ce cycle en rouvrant les portes du jardin : « Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie, donnant douze récoltes de fruits » (Apocalypse 22:2). L’arbre de vie n’était pas perdu. Il nous attend et la boucle est bouclée : de l’Eden perdu au Ciel nouveau, l’arbre de vie demeure.
Alors, j’ai dressé une liste, modeste et absolument incomplète, de ces arbres qui m’ont accompagnée dans ma lecture. Je te la partage comme une invitation, si tu le souhaites, à marcher à ton tour, dans cette forêt biblique :
| Essence | Où la trouver ? |
| Acacia | Exode 25:10 |
| Cèdre | Psaume 92:12 ; Ézéchiel 31:3 |
| Cyprès | Genèse 6:14 |
| Figuier | Genèse 3:7 ; Luc 21:29 |
| Grenadier | Cantique 4:13 ; Deutéronome 8:8 |
| Olivier | Genèse 8:11 ; Romains 11:17 |
| Palmier | Psaume 92:12 ; Jean 12:13 |
| Chêne/Térébinthe | Genèse 35:8 ; Osée 4:13 |
| Sycomore | Luc 19:4 ; 1 Rois 10:27 |
| Vigne | Jean 15:1 ; Ésaïe 5:1 |
| Ricin | Jonas 4:6 |
Tous ces arbres racontent une histoire où Dieu se révèle à travers la sève, l’écorce et le fruit. Les arbres bibliques, je crois, sont des compagnons de route, des symboles prophétiques, des rappels de notre vocation à collaborer avec le Créateur.
Puissions-nous, comme des arbres transplantés près des eaux vives, porter du fruit en son temps.
Et peut-être, un jour, goûter ensemble au fruit de l’arbre de vie, dans le jardin de l’éternité.
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