Je me suis demandé souvent pourquoi les paroles d’Ieshua’ (Jésus) pouvaient parfois sembler si tranchantes, presque déconcertantes. Comment celui qui incarne l’amour absolu pouvait dire : « Je ne suis pas venu jeter la paix, mais l’épée » (Matthieu 10:34).
Et un jour, j’ai été enseignée par son Esprit Saint : Ieshua’ (Jésus) est venu comme une épée, une épée ne sert pas à blesser, mais à libérer. À trancher, net et précis, comme un coup de scalpel dans les nœuds étouffants de nos dépendances. Parce que l’amour vrai ne s’accommode pas des chaînes, même dorées.
Dieu le Père a donc envoyé Son Fils premier-né avec une mission : nous révéler Son cœur. « Personne n’a jamais vu Elohîms ; le fils unique, qui est dans le sein du père, celui-là l’a exposé » (Jean 1:18). Cela peut sembler dur à entendre, surtout dans un monde où l’on vante les liens (même parfois ceux qui nous étouffent mais Dieu sait ce qui nous étouffe. Nous cherchons souvent dans les autres ce que seul Lui peut donner – la sécurité, l’identité, la plénitude. Alors oui, Il coupe.
Mais quelle étrange épée tout de même que celle-ci : elle blesse pour guérir, elle détache pour unir. « Oui, vivante est la parole d’Elohîms, énergique, plus acérée que toute épée à double tranchant » (Hébreux 4:12). Elle sépare en nous l’âme de l’esprit, le besoin compulsif de l’abandon confiant. Le Père est jaloux – non pas comme un tyran, mais comme un Père qui voit son enfant s’empoisonner d’attachements maladifs. « Tu n’auras pas d’autres Elohîms contre mes faces » (Exode 20:3). Parce qu’Il est le seul capable de nous combler sans nous posséder.
Je ne vous mentirai pas, le chemin vers l’amour vrai, le processus lui-même fait mal. On ne naît pas à la liberté sans cris. Et je me rends compte que ces réalités spirituelles restent mystérieuses pour celles et ceux qui n’ont pas encore rencontré Dieu. Je vous le demande : comment le monde pourrait-il comprendre une chose qu’il n’a pas encore rencontrée ? « L’homme psychique ne reçoit pas les choses du souffle d’Elohîms » (1 Corinthiens 2:14).
Sans cette lumière, aimer se confond souvent avec s’accrocher, posséder, ou même contrôler – non par malice, mais par ignorance. Comme un enfant qui serre trop fort un oiseau, croyant le protéger.
Mais pour nous qui marchons avec Ieshua’, l’amour se révèle autrement : il ne prend pas, il donne ; il n’emprisonne pas, il relève. Parce qu’enfin, nous savons que rien ne manque à celui qui puise à la Source. L’autre n’est plus un puits à combler, mais un frère, une sœur, à libérer.
Alors oui, l’épée passe. Elle sépare délicatement les liens qui nous étouffent : ces amitiés qui nous éloignent de notre identité profonde, ces attentes qui nous écrasent, ces amours exigeantes qui se prennent pour des dieux, ces relations familiales où l’on devient un moyen plutôt qu’un être.
Mais chaque coupure n’est pas une fin : c’est une naissance. Une invitation à grandir, à Lui ressembler un peu plus : « Soyez donc complets, comme votre Père des ciels est complet » (Matthieu 5:48). Non pas parfaits comme des statues, mais vivants, debout, remplis de Sa présence. Des fils et des filles qui apprennent, jour après jour, à aimer sans étouffer, à donner sans posséder.
Elohîms retire pour faire place. Et si aujourd’hui tu sens Sa lame, souviens-toi : ce n’est pas une punition, mais une promesse. Celle d’un Père qui prépare pour toi l’inimaginable : « Ce qu’aucun œil n’a vu, ce qu’aucune oreille n’a entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme » (1 Corinthiens 2:9).
Alors, fais confiance. L’épée d’amour ne détruit pas : elle dénoue ! Et quand le Fils ainé nous libère, la liberté devient vraie : « Si donc le Fils vous libère, vous serez réellement libres » (Jean 8:36).
